Rapport OCDE 2025:L’organisation de l’école en France : plus d’heures, plus de fondamentaux, mais moins de dépenses

Le rapport de l’OCDE « Regards sur l’éducation 2025: met en lumière plusieurs caractéristiques du système éducatif français, notamment en ce qui concerne la durée de l’enseignement, l’importance accordée aux matières fondamentales, l’organisation du calendrier scolaire, le nombre de jours fériés et les investissements publics par élève. Alors que la France affiche un volume d’heures d’instruction parmi les plus élevés, elle reste en retrait sur le plan budgétaire. A l’heure où la question tourne autour des « temps de l’enfant » lors de la Convention citoyenne, il ne s’agirait pas d’oublier celle du budget ni la réflexion pédagogique pour se demander quoi faire et comment le faire ? sans évacuer celle d’avec quels professeurs ? 

Plus d’heures d’enseignement que la moyenne OCDE

En France, les élèves bénéficient d’un temps d’instruction obligatoire supérieur à celui observé en moyenne dans les pays de l’OCDE.

Dans l’enseignement élémentaire, les élèves reçoivent en moyenne 864 heures d’enseignement par an, tandis que dans le premier cycle du secondaire (le collège), ce chiffre s’élève à 973 heures par an. Sur l’ensemble de leur scolarité, cela représente 8 210 heures d’instruction, soit environ 600 heures de plus que la moyenne des pays de l’OCDE.

Ces heures sont réparties sur 36 semaines par an en France, alors que la moyenne est de 38 semaines dans les autres pays. Cela signifie que les journées scolaires françaises sont souvent plus longues pour pouvoir intégrer l’ensemble des heures.

Un accent marqué sur les matières fondamentales… 

La France se distingue également par la proportion importante du temps scolaire consacrée aux matières dites « fondamentales ».

Cela représente dans les écoles élementaires un total de 59 % du temps d’enseignement dédié aux matières fondamentales, alors que cette part n’est que de 41 % en moyenne dans les autres pays de l’OCDE.

Plus précisément : 38 % du temps est consacré à la lecture, la littérature et l’écriture, et 21 % du temps est alloué aux mathématiques.

Au collège, cette tendance se confirme : 30 % du temps est consacré aux matières fondamentales, contre 27 % en moyenne dans les autres pays.

Cependant, le rapport de l’OCDE souligne qu’il n’existe pas de corrélation significative entre le volume horaire consacré à ces matières et les performances des élèves aux évaluations internationales comme le test PISA. Cela invite à s’interroger sur l’efficacité réelle de ce modèle d’enseignement.

Une organisation spécifique des vacances scolaires

Une autre particularité du système français réside dans l’organisation des vacances scolaires. En France, les élèves bénéficient de 16 semaines de vacances par an, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 13,5 semaines.

Concernant les vacances d’été, les élèves français ont une pause de 8 semaines, ce qui est proche de la moyenne de 8,7 semaines dans les autres pays.

La France se distingue surtout par le nombre de périodes de congés dans l’année scolaire. En effet, l’année est découpée en quatre périodes de congés, contre deux dans la plupart des autres pays. Parmi ces quatre périodes, deux sont relativement courtes, avec un total d’environ trois semaines pour l’année.

Moins de jours fériés que la moyenne OCDE

En ce qui concerne les jours fériés, la France en compte 11 par an, soit un de moins que la moyenne des pays de l’OCDE. Précisons que ces jours fériés ne sont pas inclus dans les périodes de vacances scolaires.

Des dépenses publiques inférieures à la moyenne OCDE

Malgré un temps d’enseignement plus long et une forte priorité accordée aux fondamentaux, la France consacre moins de moyens financiers par élève que la moyenne des pays de l’OCDE.

Dans l’enseignement primaire, la dépense publique moyenne par élève est de 10 444 dollars par an, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 12 051 dollars.
Dans le premier cycle du secondaire (le collège), la France dépense 12 511 dollars par élève, contre une moyenne de 13 402 dollars dans les autres pays.

Cela montre que le système éducatif français fonctionne avec des ressources inférieures, malgré une organisation plus dense en temps d’enseignement. A noter que la France se distingue des autres pays dans l’organisation scolaire avec davantage d’heures de cours sur un nombre de  semaines condensé et une semaine de 4 jours, dans une très grande majorité de communes.

A rebours d’idées reçues comme fausses, la France n’offre ni plus de vacances, ni plus de jours fériés que la moyenne des pays comparables.

La France se démarque par un temps d’enseignement plus élevé et une forte priorité donnée aux matières fondamentales, héritage du ministre Blanquer. Cependant, elle consacre moins de moyens financiers par élève que la moyenne des pays de l’OCDE.

Ce déséquilibre entre quantité d’enseignement et qualité des moyens alloués soulève des interrogations sur le bien-fondé d’un matraquage sur les fondamentaux, dénoncé par les personnels et syndicats. Peut-on espérer de meilleurs résultats en misant uniquement sur un nombre d’heures plus élevé, sans renforcer les investissements, la formation des enseignants, et le plaisir d’apprendre ? Ne s’agit peut-être pas de faire plus, mais de faire mieux et différemment ? une attente dans les salles de classe, à n’en pas douter…

Djéhanne Gani

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